Trois fois plus de risques de cancer de la peau pour les personnes qui travaillent à l’extérieur

Wim Deloof
15 juin, 2021

Se protéger contre le soleil, c'est essentiel

Différents rapports médicaux montrent que le nombre de diagnostics de cancers de la peau a augmenté ces dernières années de façon préoccupante. Y compris en Belgique. Ils concernent 40 % des cancers dépistés dans notre pays. En outre, les personnes qui travaillent à l'extérieur ont trois fois plus de risques de développer un cancer de la peau. Maintenant que la pluie d'un mois de mai maussade a fait place au soleil, nous avons pensé qu'il serait bon de sensibiliser une fois de plus tous ceux qui travaillent dans le secteur de la construction à la nécessité de se protéger contre les rayons UV nocifs.

D'après un rapport de la Fondation contre le Cancer, pas moins de 43 745 Belges ont développé une forme de cancer de la peau en 2018. En 2004, ce nombre n'atteignait que 11 000. Cette augmentation est alarmante, et les causes sont nombreuses. Une d’entre elles concerne surtout le « comportement des Belges face au soleil ». Surtout dans les années 1980 et 1990, nombreux furent ceux qui voulaient se parer d'un petit hâle bronzé toute l'année, surtout parce qu’ils ne connaissaient pas les risques. Sans parler du changement climatique. Plus de jours ensoleillés signifient aussi plus d'exposition aux rayons UV intenses, dont les effets nocifs ont été de plus en plus présents au cours de la dernière décennie. Actuellement, 1 Belge sur 5 développe un cancer de la peau avant son 75e anniversaire.

Hiérarchie de prévention

Tout le monde le sait : mieux vaut prévenir que guérir. Nous ne saurions trop insister sur l'importance d'une politique de prévention appropriée, tant pour nos employeurs que pour les travailleurs du secteur de la construction. La Fiche de prévention 1064 « Travailler par temps chaud », publiée par notre institut de prévention Constructiv, vous sera d'une aide précieuse.

En application des principes généraux du Code du Bien-être au travail, chaque employeur est responsable de l'approche structurelle de la prévention par un système dynamique de gestion des risques. Concrètement, cela signifie qu'une analyse des risques doit être effectuée et que la hiérarchie dite de la triple prévention doit également être respectée pour la protection contre les rayons UV nocifs.

Tout d'abord, le risque doit être éliminé ou réduit autant que possible à la source. C'est possible en appliquant quelques mesures organisationnelles et/ou techniques. Par exemple, commencer plus tôt le matin afin de pouvoir s'arrêter lorsque le soleil est le plus haut et émet le plus de rayons. Ou encore la fabrication de certains éléments d'un bâtiment en atelier ou en usine (préfabriqué) plutôt que sur le chantier. Il est également possible d'instaurer une rotation des tâches sur le chantier, pour que la durée d'exposition soit limitée. Constructiv propose également de faire des pauses régulières afin que les travailleurs de la construction puissent chercher de l'ombre et/ou la fraîcheur d'une pièce bien ventilée ou climatisée. Veillez à prévoir suffisamment d'eau ou une boisson fraîche. En effet, boire régulièrement est important pour éviter la déshydratation.

Après avoir éliminé le plus possible les risques à la source, l'employeur doit prévoir les équipements de protection collectifs nécessaires. Par exemple, installer un bâche pour créer de l'ombre. La dernière étape de la hiérarchie de la prévention est l'équipement de protection individuelle, comme les lunettes de soleil, les vêtements respirants et la crème solaire.

Enfin, nous vous renvoyons à deux autres publications très intéressantes de Constructiv sur ce sujet : la fiche toolbox Om001 « Travailler par temps chaud et ensoleillé » et le vaste Dossier n° 157 « Travailler par temps froid ou chaud », dans lequel vous trouverez de nombreux autres conseils pratiques.

 

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