Réduire le nombre d’accidents du travail dans le secteur belge de la construction.
Tel est l’objectif de la campagne Safety My Priority de la Confédération Construction. Notre méthode pour y parvenir ? Sensibiliser les entrepreneurs à l’importance de la sécurité et de la prévention.
Imaginez que la sécurité fasse déjà partie de vos priorités. Vous voulez donc mettre en place une culture de la sécurité dans votre entreprise. Comment vous y prendre ? Ilse Quirynen, Corporate Safety Officer chez BAM Belgium, nous donne ces trois conseils.
Conseil 1 : impliquer tout le monde
À partir de quand une politique est-elle efficace ? Quand tout le monde dans l’entreprise s’y met. « Le changement des comportements ne doit d’ailleurs pas commencer en haut de l’entreprise », précise Ilse. « Il doit commencer chez tout le monde. C’est la direction qui décide de l’initier, mais elle aussi a besoin de soutien. »
Ilse Quirynen (BAM)
Conseil 2 : une politique de sécurité solide repose sur trois piliers
Ilse estime qu’une politique de sécurité percutante repose sur trois piliers :
- l’organisation ;
- la technique ;
- le comportement.
Commençons par l’organisation. « Chez BAM, nous faisons des processus de sécurité une priorité. Si vous souhaitez, par exemple, que vos collaborateurs signalent les actes dangereux, vous devez vous assurer de posséder les outils et procédures ad hoc et le suivi adapté. »
Vient ensuite la technique. « La technique ne veut pas seulement dire que les outils adaptés sont toujours disponibles pour effectuer le travail en toute sécurité. Elle signifie aussi que les collaborateurs possèdent le savoir-faire requis. Nous avons notamment constaté que des erreurs sont souvent commises au niveau de l’arrimage (le fait d’attacher des charges à des engins de levage). Nous avons organisé des ateliers spécifiques pour améliorer ce savoir-faire. »
Troisième pilier : le comportement. Comment le faire changer ? Ce n’est pas chose aisée, à en croire Isle : « La culture de la sécurité est, dans l’ensemble, peu présente en Belgique. » Pour y remédier, il convient de faire comprendre à vos collaborateurs qu’ils ont également des droits en marge de leurs obligations. Chez BAM, les collaborateurs ont, par exemple, le droit de cesser leurs activités si la situation est risquée.
Conseil 3 : ne forcez pas le changement
Ilse le répète régulièrement : les collaborateurs ne se mettront à travailler de manière plus sûre que s’ils sont eux-mêmes convaincus de l’intérêt. Mais comment les en convaincre ? En créant en environnement qui les amène à faire ce constat. Un procédé bien plus efficace, selon Ilse, qu’imposer des obligations.
« Je prends souvent l’exemple d’un voyage en car. Certains passagers ne bouclent pas leur ceinture, mais pratiquement personne n’ose les interpeller. Et pourtant, l’objectif d’un programme de sécurité en entreprise est bien de faire en sorte que les gens osent. Ils doivent comprendre que la sécurité est fondamentale en soi et pas uniquement parce que l’organisation le dit. »